Marseille : les radiations d’entreprises explosent en 2025


Rédigé le Vendredi 14 Novembre 2025 par Margot Fournié


Création, radiations et procédures judiciaires : grâce aux chiffres livrés par l’Observatoire statistique du Conseil National des greffiers des tribunaux de commerce, on dresse le bilan de santé des commerces marseillais en 2025.


Entre les dix premiers mois de l'année (janvier à octobre 2025) et la même période de 2024, les fermetures d'entreprises ont connu une hausse de près de 49 %. © Thierry Vaudé


Entre janvier et octobre 2025, près de 9 900 entreprises ont été enregistrées au registre du commerce. Un niveau légèrement supérieur à celui de 2024, qui avait comptabilisé 9 637 créations. Dans le détail, d’une année à l’autre, la structure des nouvelles sociétés ne change pas : les commerçants et les sociétés anonymes dominent, suivis par les sociétés civiles immobilières et les sociétés à responsabilité limitée. Le tissu entrepreneurial marseillais repose toujours sur de très petites structures. Les secteurs les plus dynamiques en matière de créations demeurent le commerce et la réparation (automobiles et motos), les transports et l’entreposage ainsi que l’immobilier, mais des évolutions sont perceptibles. Dans le transport, par exemple, les créations sont en recul, tout comme dans la construction. A contrario, les activités spécialisées et scientifiques progressent fortement.


Pour presque chaque création une disparition d'entreprise

En revanche, à côté du dynamisme soutenu des créations, les radiations d’entreprises explosent. Entre les dix premiers mois de l'année (janvier à octobre 2025) et la même période de 2024, les fermetures ont connu une hausse de près de 49 %. Le phénomène touche surtout les commerçants et les micro-entreprises. Et les secteurs les plus impactés sont le transport, le commerce automobile et immobilier, ainsi que la construction. Sur cette période de dix mois, une entreprise a disparu pour (presque) chaque création nouvelle. 


Une économie active mais fragile

Cette fragilité se retrouve également dans les procédures collectives. En 2025, 1 170 ouvertures de ces procédures ont été enregistrées, un chiffre légèrement supérieur à celui de 2024. Le chiffre des liquidations judiciaires qui en ont découlé, notamment les liquidations simplifiées, augmente significativement et confirme par là que de nombreuses entreprises ne parviennent pas à se redresser. Parallèlement, la mobilité des entreprises progresse. On dénombre 3 448 transferts en 2025 par rapport à 3 134 en 2024. C’est le signe que les entrepreneurs cherchent à optimiser leurs implantations ou à se repositionner.

Si les créations d’entreprises témoignent bien, au final, d’une économie plutôt vivante, les radiations massives et le nombre important de procédures collectives apportent un gros bémol à ce dynamisme, et montrent une instabilité réellement installée, particulièrement chez les petites structures et dans les secteurs clés comme le transport et le commerce.




Margot Fournié
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